Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Obstacles à l’émergence politique des femmes en RDC : Cas de la ville de Goma Par Solange Gasanganirwa et Bernardin Ulimwengu Biregeya Introduction S’il est, de nos jours, des sujets faisant couler encre et salive, le leadership féminin en est un. En effet, des débats sur le genre, la parité, l’égalité homme-femme ne cessent de préoccuper sociologues, philosophes, politiciens, agents de développement, hommes d’églises... C’est dans ce cadre que, compte tenu des arguments des uns et des autres sur les positions pour ou contre, cette investigation porte sur ce que la population de la ville de Goma pense du leadership féminin et qui, par conséquent, en constituerait un frein . Que les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit, cela est reconnu aussi bien par les instruments juridiques internationaux que par la Constitution de la RDC (article 12). Il y est aussi stipulé qu’aucun Congolais ne peut, en matière d'éducation et d'accès aux fonctions publiques ni en aucune autre matière, faire l'objet d'une mesure discriminatoire (article 14). Curieusement, la femme, citoyenne à part entière, est plutôt souvent considérée, ou se considère elle-même, dans bien des cas, comme étant une citoyenne entièrement à part. Sa sous-représentation au niveau des postes de décision en est une preuve non moins éloquente. Pourtant, l’avenir de l’humanité est beaucoup plus entre les mains de la femme, car c’est elle non seulement la gardienne de la vie dès la conception, mais aussi et surtout, l’éducatrice principale, on dirait même à juste titre qu’elle est non seulement la porte de la vie mais également la potière de l’humanité. A la veille de nouvelles échéances électorales, il sied de poser un certain nombre de questions, pour éviter que la triste réalité de la masculinisation du pouvoir se perpétue : Quels sont les facteurs qui entravent la percée des femmes dans la gestion de la chose publique ? Comment y remédier ? Quel serait, selon la population, le portrait d’une femme leader pour changer la donne en RDC ? Telles sont les questions auxquelles cette investigation tâche de répondre. Contexte Point n’est besoin de rappeler que le taux de leadership féminin en RDC est très faible. En effet, on compte près de 9% de femmes aussi bien au parlement qu’au niveau de divers postes de décision. Au niveau du Nord-Kivu, la réalité n’est pas différente. Bien des femmes croient ne pas être concernées par les affaires publiques, encourageant ainsi la masculinisation du pouvoir, surtout politique. Même celles qui essaient de s’impliquer sont qualifiées de tous les maux du monde, ou tout simplement réduites aux postes subordonnés. D’ailleurs, à poser la question aux femmes, on constate bien que la plupart d’entre elles ont voté ou votent habituellement, non pour des femmes, mais plutôt pour des hommes, bien qu’étant d’accord que l’égalité de chance soit une nécessité. Il y a donc là, comme diraient certains, « un discours de salon et un discours de véranda » à ce sujet. Pourtant, la stabilité de la plupart des ménages où les maris sont soit sans emploi, soit sous-payés, est garantie par les femmes à travers des activités génératrices de revenu qu’elles exercent. Il y a lieu que ce pouvoir socio-économique exercé en sourdine éclose et s’étende officiellement à d’autres domaines, et que les femmes qui s’y sentent appelées ne soient plus sujettes aux préjugés tant de la part des hommes que de leurs congénères. C’est à ce prix qu’un réel leadership féminin éclorait, pour le changement social tant nécessaire. Une enquête faite en 2007 sur la femme et les élections au Sud-Kivu avait soulevé les préoccupations suivantes chez l’auteure : Les femmes, malgré leur majorité numérique dans l électorat, n’arrivent pas à se coaliser autour de certaines candidatures féminines et cultivent parfois la méfiance entre elles-mêmes. Les femmes, représentant 52% de la population, peuvent à elles seules, sans même compter sur l’électorat masculin, faire passer assez de femmes pour inverser la tendance. Pourquoi alors n’y a-t-il même pas 30% de femmes dans les institutions de la 3ème République ? Est-ce seulement par absence de solidarité entre femmes ? Pourquoi les femmes doutent-elles des compétences des autres femmes ? Effet des pesanteurs socio-culturelles ? Ajoutons que la présente étude se fonde sur les réalités quotidiennement remarquées en RDC comme au Nord-Kivu. En même temps, nous sommes parti de trois constats soulignés d’ailleurs par Mahnaz Afkhami : Le premier est que dans la plupart des communautés - même à Goma -, les hommes sont perçus comme des dominateurs, et les femmes comme des subalternes. Le deuxième argument est que non seulement les femmes, mais toute la société, auront beaucoup à gagner sur les plans politique, économique et culturel en rééquilibrant le rapport de forces entre les hommes et les femmes. Le troisième argument est que le bon leadership (celui qui sert les causes des femmes et des hommes, des pauvres et des riches, des faibles et des puissants) est inclusif, participatif et horizontal. Cette nouvelle forme de leadership ne tient pas compte des préjugés selon lesquels certains individus ou classes d’individus ont un droit inné pour prendre des décisions à la place des autres. Toutefois, il est ici question, en matière de genre, d’une nouvelle dimension en ce sens qu’il ne s’agit pas de se battre seulement pour la reconnaissance de l’égalité anthropologique fondamentale entre l’être masculin et l’être féminin, mais de fonder sur cette égalité une vision globale du monde qui s’attaque à toutes les inégalités, à toutes les injustices (…) entre les êtres humains dans tous les domaines de leur vie et dans toutes les dimensions de leurs existences. Cadre théorique Au point de vue sémantique, le « leadership » désigne la qualité, la capacité, l’art à conquérir, exercer et conserver la fonction de leader. Il tend à définir une capacité à mener des personnes ou des organisations vers l’atteinte d’objectifs. Désignant les comportements que l’on peut reconnaître à celui qui assure la fonction de «leader», le leadership peut être défini comme «la capacité d’un individu à influencer, à motiver et à rendre les autres capables de contribuer à l’efficacité et au succès des organisations dont ils sont membres . Il n’est donc pas du tout dit qu’il s’agit d’une particularité masculine. Le pouvoir d’influencer, de motiver et d’amener les autres à faire ce que l’on veut qu’ils fassent, les êtres aussi bien masculin que féminin en sont capables. Pour Cartwright et Zander (1972), le leadership consiste en des actions qui aident à déterminer les buts du groupe, à faire que le groupe se dirige vers ces buts, à améliorer la qualité des interactions entre les membres, à développer la cohésion du groupe et à lui procurer des ressources. En général, ajoutent-ils, la dirigeante est identifiée comme la personne qui peut influencer le reste du groupe plus qu’être influencée par les autres membres. Le leadership peut être exercé par plus d’une personne et il peut y avoir différents leaderships en fonction des circonstances que doit résoudre le groupe . La découverte, mieux, l’initiation à la découverte ainsi que l’exercice de ce pouvoir dès le jeune âge permettrait ou tout simplement, faciliterait le passage de la puissance à l’acte, s’il faut user du langage aristotélicien. En effet, cette possibilité gît dans la personne aussi bien de l’homme que de la femme qui, bien souvent, ont besoin d’un moteur pour les booster afin qu’ils se révèlent au grand jour, pour le bien de la communauté humaine. Par ailleurs, puisque la fonction du leader est d’impulser le changement, il doit être capable de mobiliser les énergies afin de dépasser les blocages inévitables que suscite le changement. De même que la définition d’une direction permet d’orienter le mouvement dans la voie appropriée, et qu’un alignement réussi amène les gens à s’engager dans cette voie, une motivation efficace leur insuffle l’énergie nécessaire pour surmonter les difficultés. Et le même auteur d’ajouter : Un bon leader sait motiver de multiples façons. Tout d’abord, il formule toujours la vision de l’organisation d’une manière qui souligne les valeurs de ses interlocuteurs, qui valorise le travail de chacun. Le leader implique aussi fréquemment les gens dans les choix à faire pour réaliser la vision de l’entreprise (ou la part qui en revient à telle ou telle personne en particulier). Cela leur donne une sensation de maîtrise. C’est fort des théories précédentes que nous nous sommes fixé la démarche méthodologique ci-dessous décrite. Méthodologie Type d’étude La présente étude est à la fois descriptive, quantitative et qualitative. En effet il y est question de ce que la population pense quant à ce qui est du leadership féminin. Bien plus, les résultats sont aussi bien chiffrés que non chiffrés. Au fait, 11 questions étaient fermées, pendant que 6 étaient ouvertes. Par ailleurs, à part les questions pour lesquelles les répondants étaient libres d’exprimer leur point de vue autant que possible, les investigatrices prenaient soin de noter les attitudes observées chez leurs interlocuteurs, étant donné que les gestes et attitudes sont aussi révélateurs de la pensée cachée. Population d’étude et population-cible La population sur laquelle porte cette recherche, c’est l’ensemble de 821198 habitants de la ville de Goma . La cible est constituée de femmes mais aussi d’hommes issus des ménages. Cette combinaison a permis de comparer le point de vue des uns et des autres, pour une bonne prise de décision quant aux actions à entreprendre. Echantillonnage Pour atteindre différentes couches de la population, nous avons trouvé mieux que cette recherche se fasse sous-forme d’une enquête-ménage. Comme plus d’une étude estiment que la taille moyenne par ménage en RDC est de 6 personnes , nous supposons qu’il y a 821198/6=136866 ménages au sein de la ville de Goma. C’est parmi ceux-ci qu’ont été tirés les 1296 répondants. Saisie, traitement et analyse des données Après la récolte des informations sur terrain, les données recueillies ont été saisies et analysées au moyen du progiciel IBM Statistics SPSS.20. C’est toujours à travers cet outil de traitement de données qu’ont été fait des tests statistiques de χ² dont l’interprétation a ensuite été faite. La décision statistique a été prise en raison du principe selon lequel, au cas où on se sert d’un pro-logiciel d’analyse statistique, la machine donne directement la probabilité (p) associée à la valeur de la statistique. Dans ce cas, il convient de comparer la probabilité (p) associée au seuil de signification ou marge d’erreur ou encore seuil de confiance (α). Ainsi, si p≤α on rejette l’hypothèse nulle et on accepte l’hypothèse alternative. Et on conclut qu’il y a confirmation de l’hypothèse de départ, étant donné l’existence d’une différence significative entre les variables. Si, au contraire, p>α, on accepte l’hypothèse nulle et on rejette l’hypothèse alternative, pour en conclure à l’infirmation de l’hypothèse de départ, étant donné l’inexistence d’association entre les variables . Résultats Au terme de la saisie et l’analyse des données récoltées au moyen du questionnaire, les résultats ci-après ont été trouvés. Il sied de noter que les variables (indépendantes et dépendante) de l’étude ont été croisées pour en relever l’association au moyen du test de χ2. Cela a permis de comparer les points de vue des hommes à ceux des femmes en matière de leadership féminin. Avis des répondants selon le sexe et la nécessité qu’une femme soit leader A la suite de l’analyse des résultats, il résulte que les participants à l’enquête sont à 56,3% de sexe féminin et à 43,7% de sexe masculin. Que les femmes soient ainsi plus nombreuses que les hommes, cela s’explique par le fait que, comme il s’agissait d’une enquête-ménage, c’est la première catégorie qui est plus présente à la maison pendant la journée que les hommes qui sortent plus. Cela est dû également au fait que ce sont les femmes qui s’occupent du ménage. Par ailleurs, un bon nombre de répondants, soit 69,4% estiment qu’il est nécessaire qu’une femme soit leader au sein de la communauté, contre 30,6% dont l’avis est contraire. Les femmes sont plus nombreuses à être favorables au leadership féminin (38,3% contre 31%) ; elles sont également plus nombreuses à n’en pas vouloir (17,9% contre 12,7%). Toutefois, du test statistique de chi carré, à l’intervalle de confiance de 95%, au degré de liberté de 1, résulte une probabilité de 0,390 et le chi carré de calculé de 0,738. Etant donné que la probabilité est supérieure au seuil de confiance de 0,05, nous en déduisons la non association entre le sexe et l’avis en rapport avec la nécessité du leadership féminin. Comme pour dire que le fait d’être favorable ou pas au leadership féminin n’est en réalité pas fonction de la masculinité ou de la féminité des habitants de la ville de Goma. En d’autres termes, ce n’est pas le fait d’être homme ou femme qui influence son point de vue favorable à ce qu’une femme soit leader au sein de la ville de Goma. Les raisons de cet avis sont, pour tout dire, autres que le sexe. Toute action en ce sens ne doit donc pas se limiter au simple fait que le concerné soit homme ou femme, mais plutôt sur ce qui, dans l’environnement social et culturel, a de l’influence sur le mental des deux à la fois. Il est fort probable que les survivances culturelles ainsi que les religions tant chrétiennes, musulmanes que traditionnelles y soient pour beaucoup. Le changement doit par conséquent viser ce pallier pour agir sensiblement sur le changement de mentalité, afin de permettre aussi bien aux hommes qu’aux femmes d’être réceptifs au leadership féminin. L’école n’est pas non plus en reste, étant donné que c’est là où se forme l’élite masculine et féminine dans un climat où survivent les coutumes parfois réductrices à l’égard de la femme prise pour un « sexe faible », un « deuxième sexe ». Répartition des répondants selon le sexe et la raison de la non nécessité qu’une femme soit leader Les répondants non favorables à la nécessité d’un leadership féminin au sein de la communauté se justifient à 30,1% par le fait que la femme n’en est pas capable ; à 28% puisque la femme est appelée à se soumettre à l’homme ; à 13,4% puisque ce serait aller à l’encontre de la coutume, et à 11,7% puisque même les hommes ont échoué, comme si une femme était incapable de réussir là où un homme ne l’a pas pu ! Curieusement, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à soutenir l’incapacité féminine (16,7% contre 13,4%) ; il en est de même de la soumission qui ne saurait permettre aux femmes d’exercer le leadership (18% contre 10%, soit une différence de 8%). Le test statistique révèle cependant que la probabilité est de 0,244. Comme cette valeur est supérieure au seuil de signification de 0,05, on en déduit qu’il n’y a aucune association entre le sexe et l’avis défavorable à la nécessité du leadership féminin au sein de la ville de Goma. Une fois encore, la raison qui fait que les habitants de la ville de Goma soient défavorables à l’exercice du leadership féminin est autre que le simple fait d’être homme ou femme. La raison fondamentale serait plutôt et peut-être d’ordre beaucoup plus culturelle que sexuelle. Autrement dit, il n’y a pas de différence entre l’avis des hommes et celui des femmes. Ils sont, en effet, tous bercés par la même culture et ont fini par s’en imprégner tous, de telle façon que leur avis en porte les stigmates. Répartition des répondants en raison du portrait d'une femme leader Les répondants estimant nécessaire qu’une femme soit leader au sein de la ville de Goma, soutiennent à 22,2% que celle-ci doit être compétente, intègre, visionnaire, éloquente, autoritaire, décisive, digne et décomplexée ; 17% aimeraient que cette femme leader soit intelligente, humble, confiante en elle-même et compréhensive ; 15,4% pensent à leur tour, qu’il faudrait qu’elle soit non seulement mariée mais aussi d’une bonne moralité, faisant preuve de bonnes manières, sage, exemplaire et soumise à son mari. Pour 13,8%, il serait nécessaire qu’elle soit accueillante, hospitalière, sociable, loyale, objective et respectueuse ; 14% sont, quant à eux, d’avis que celle-ci ait étudié, qu’elle soit convaincue, ferme et honnête ; 11,1% la veulent courageuse, compétitive, créative et contre le moindre effort. Une lecture critique des résultats ci-haut présentés révèle que ce qui est dit n’est pas tellement efficace au point d’influencer sensiblement le changement au sein de la société, eu égard aux critères de leadership tel que conçu par la théorie sur le leadership, ni sur ce qui concerne la transformation sociale. Ainsi, les critères évoqués sont subjectifs, et prouvent que les répondants n’ont pas une notion exacte de ce qu’est le leadership. Par conséquent, si rien n’est fait pour les former et les informer sur les vrais critères du leadership, ils ne pourront que toujours se tromper sur les personnes à élire. Partant, la transformation positive attendue n’adviendra jamais. Et la situation ne fera que s’empirer. Répartition des répondants en fonction de l’âge et la nécessité qu'une femme soit leader Les participants à l’enquête sont à 31,3% âgés de 25 à 34 ans ; 28,1% sont âgés de 18 à 24 ans ; 19,6% sont dans la tranche d’âge de 35 à 44 ans. Le leadership féminin est à 22,1% soutenu par les enquêtés âgés de 25 à 34 ans, à 19% par ceux âgés de 18 à 24 ans. L’avis défavorable est également soutenu par 9,1% de la catégorie 25 à 34 ans. Compte tenu du test statistique, la probabilité observée est de 0,117>0,05, il en découle que le point de vue des habitants de la ville de Goma sur la nécessité du leadership féminin n’est nullement associée à l’âge. Aliis verbis, bien qu’apparemment, c’est une certaine tranche (25 à 34 ans) qui est plus favorable à l’exercice du leadership féminin au sein de la société, la réalité est que cet avis n’est pas lié à l’âge mais à d’autres raisons probables. Les survivances culturelles ainsi que la conception religieuse de la femme au sein de la société tant chez les chrétiens que chez les musulmans ainsi que les religions traditionnelles africaines n’en sont certainement pas innocentes. Répartition des enquêtés en fonction du quartier et la nécessité qu'une femme soit leader L’enquête sur le leadership féminin a été menée, comme prévu, au niveau de 18 quartiers de la ville de Goma. Compte tenu du résultat du test statistique, la probabilité observée est de 0,000. Etant donné que cette valeur est inférieure à la marge d’erreur de 0,05. Nous déduisons que le point de vue des habitants de la ville de Goma quant à la nécessité du leadership féminin dépend du quartier de résidence. En d’autres termes, il y a des quartiers dont les habitants sont plus favorables à cette réalité que d’autres. Par conséquent, les stratégies à mettre en place pour la sensibilisation et la conscientisation de la communauté à ce sujet devront tenir compte des réalités contextuelles de chaque quartier. Pour ainsi dire, la même procédure ne conviendrait aucunement pas à tous les quartiers. Répartition des enquêtés en raison de l’état matrimonial, le sexe et la nécessité qu'une femme soit leader Les participants à l’étude sont à 46,8% mariés, à 43,3% célibataires, à 6,4% veufs et à 3,5% divorcés. Les plus favorables à la nécessité de l’exercice du leadership féminin sont mariés (33,5%) puis les célibataires (29,7%). L’avis défavorable est presque à égalité entre les célibataires (13,6%) et les mariés (13,3%). Dans la mesure où le test de chi carré fait ressortir une probabilité de 0,001, et que cette valeur est largement inférieure au seuil de confiance de 0,05, nous en déduisons une association très significative entre le statut matrimonial et le point de vue adopté au sujet de la nécessité de l’exercice du leadership féminin au sein de la ville de Goma. Cette corrélation s’explique en effet par le fait que l’expérience que revêt chaque statut influe absolument sur sa façon de concevoir le leadership féminin. Un marié aura certainement ses propres raisons pour être d’avis ou non, de même qu’un célibataire, un veuf ou un divorcé, compte tenu de ce qu’il a déjà vécu. Répartition des enquêtés selon le niveau d'étude et la nécessité qu'une femme soit leader A ce point de vue, il résulte que 45,8% d’enquêtés ont un niveau universitaire ; 32,2% un niveau secondaire ; 11,3% n’ont aucun niveau d’étude, tandis que 10,8% n’ont fait que le primaire. Les universitaires sont plus favorables (35,4%) que ceux du niveau secondaire (21,4%), ceux du primaire (6,7%) et ceux n’ayant aucun niveau d’étude (5,9%). Les plus défavorables sont respectivement ceux du secondaire (10,8%), suivis des universitaires (10,4%). L’association entre l’avis au sujet de la nécessité de l’exercice du leadership féminin et le niveau d’étude est très significative (p=0,000<0,05). Ce qui revient à dire que l’avis des habitants de la ville de Goma sur la nécessité du leadership féminin est considérablement influencé par le niveau d’étude. En effet, l’universitaire ou celui ayant le niveau d’étude secondaire auront absolument une manière de concevoir le leadership féminin en fonction de leur culture, contrairement au sans niveau d’étude ou à celui qui n’aura fait que les études primaires. Par conséquent, l’attitude à adopter face aux uns et aux autres devra également être fonction du niveau d’étude. Autrement dit, les approches devront diverger selon qu’on est en face de l’une ou l’autre de ces catégories. Répartition des répondants selon la profession et la nécessité qu'une femme soit leader Près du quart des répondants (soit 23,5%) sont sans emploi ; 18,6% sont « débrouillards » ; 15,1% sont étudiants/élèves ; 9,7% sont de petits commerçants ; 9% sont enseignants ; 8,1% sont commerçants ; 6,9% sont agents de l’Etat, tandis que 6,4% sont agents d’organisations non gouvernementales. Le point de vue sur la nécessité de l’exercice du leadership féminin au sein de la ville de Goma est suffisamment associé à la profession exercée (p=0,000<0,05). Les avis à ce propos divergent donc en raison de la profession des enquêtés. Pour ainsi dire, ce que pensent les habitants de la ville de Goma sur l’importance que revêt l’exercice du leadership féminin dépend dans une large mesure de la profession de chacun. Toutefois, le fait que les sans emploi ainsi que les débrouillards soient plus nombreux à être favorables à l’exercice du leadership féminin traduit apparemment une certaine révolte contre la société qui ne leur fait pas d’opportunité d’emploi. Répartition des répondants en fonction du sexe et la raison de la non élection des femmes La non élection des femmes aux postes de décision, en dépit de l’importance de leur effectif , se justifierait, selon 28,1% d’enquêtés, par le fait que ces dernières sont conscientes de leur faiblesse ; 24,1% estiment quant à eux, que c’est pour d’autres raisons, notamment : que les femmes ne s’aiment pas, qu’elles sont jalouses les unes les autres… 14% le justifient plutôt par le fait que les femmes ne sauraient réussir là où les hommes ont échoué, comme si les potentialités féminines étaient subordonnées à celles des hommes, ou que les femmes soient foncièrement moins performantes que les hommes. 12,7% pensent au contraire que c’est puisque les femmes ne le veulent pas. Probablement peut-être, surtout que l’on dit que « vouloir c’est pouvoir », et que donc personne ne peut jamais être capable de ce pour quoi il ne se décide pas. 12,4% avancent la raison selon laquelle cette non élection est due au fait que les femmes se savent incompétentes, alors que 8,7% avouent que c’est puisque la coutume l’interdit. Comme le test statistique fait état d’une probabilité de 0,000<0,05, il est clair que les raisons avancées par les habitants de la ville de Goma pour justifier la non élection des femmes aux postes de décision sont fonction du sexe. Aliis verbis, les raisons divergent selon qu’on est homme ou femme. Les hommes ont donc leur manière de percevoir les femmes, pendant que celles-ci ont, à leur tour, leur propre façon de se percevoir. Répartition des répondants selon le sexe et la cause fondamentale qui entrave le leadership féminin La cause fondamentale qui entrave le leadership féminin est, d’après 45,3% de répondants, le fait que les femmes ne sont pas sûres d’elles-mêmes. L’écart entre les hommes et les femmes à ce sujet n’est que trop petite (22,7% contre 22,6%). Ce qui revient à dire que les hommes aussi bien que les femmes sont d’avis que les femmes ne sont pas sûres de leurs potentialités. 15,1% pensent à leur tour que c’est l’incompétence qui serait l’obstacle majeur. Curieusement, ce sont les femmes qui sont plus nombreuses à être de cet avis (9,1% contre 6%). 13,8% font plutôt référence aux survivances culturelles qui pèsent sur les femmes, alors que 10,6% accusent plutôt la pauvreté qui maintient ainsi les femmes en état de soumission au pouvoir masculin à tous points de vue. L’association entre l’obstacle majeur au leadership féminin et le sexe est très significative (p=0,000<0,05). Donc, le point de vue des hommes n’est pas le même que celui des femmes quant à ce qui entrave réellement l’exercice du leadership féminin au sein de la ville de Goma. Cela dépend probablement, comme précédemment souligné, de la façon dont les hommes perçoivent les femmes et leur leadership, et de la façon dont les femmes elles-mêmes se perçoivent. Répartition des répondants en raison du sexe et la connaissance d’une femme leader Plus de la moitié de répondants, soit 56% soutiennent qu’il n’existe pas une femme ayant les caractéristiques de leader au Nord-Kivu, alors que 44% estiment qu’il en existe. Comme on s’y attendrait le moins pourtant, ce sont les hommes qui sont plus nombreux (22,7% contre 21,3%) à reconnaître l’existence des femmes leaders au Nord-Kivu. Dans ce même ordre d’idées, les femmes sont plus nombreuses (35% contre 21%) à dire qu’il n’existe pas de femme leader à Goma. Il y a lieu de se demander pour quelle raison les femmes reconnaissent moins les talents de leurs congénères ! Est-il cependant que le complexe d’Œdipe y serait peut-être pour beaucoup. C’est pour cette même raison que le test statistique lui-même révèle que la probabilité observée est de 0,000<0,05. Ce qui revient à signifier l’existence d’une association très significative entre la reconnaissance que les habitants de la ville de Goma ont de l’existence d’une femme leader, et le sexe. En d’autres termes, c’est en fonction du fait d’être homme ou femme que l’on reconnait qu’il existe une femme leader. Raison pour laquelle d’ailleurs, les femmes avouent moins cette existence que les hommes. Le travail à faire consisterait donc à conscientiser davantage les femmes elles-mêmes qui ont difficile à reconnaître leurs talents, probablement, pour des raisons culturelles (tradition, religion et éducation y jouant un rôle capital), comme souligné plus haut. Comme l’on peut bien le constater, les trois premières femmes auxquelles il a été le plus fait allusion sont engagées en politique. Il en est de même de certaines parmi les suivantes. D’autres sont prises pour leaders pour leur engagement au sein d’organisations non gouvernementales, et d’autres encore pour les idées dont elles font montre au sein des institutions universitaires où elles enseignent. Les répondants n’ont apparemment pas assez de connaissance des notions sur le leadership. Les critères sont superficiels et non pas profond pour un changement social. Bien plus, les trois premières femmes auxquelles il a été le plus fait allusion sont engagées en politique. Il en est de même de certaines parmi les suivantes. D’autres sont prises pour leaders pour leur engagement au sein d’organisations non gouvernementales, et d’autres encore pour les idées dont elles font montre au sein des institutions universitaires où elles enseignent. Les répondants n’ont apparemment pas assez de connaissance des notions sur le leadership. Les critères sont superficiels et non pas profond pour un changement social. Répartition des enquêtés selon quelques comportements anciennement interdits et actuellement adoptés par les femmes Comme comportements anciennement interdits mais actuellement en vogue, les répondants ont, à 21,5% parlé du port du pantalon ou de mini-jupes, et du fait d’exposer des parties du corps des femmes ; 20,6% parlent quant à eux du fait que les femmes ne pouvaient ni assister aux réunions des hommes ni parler en public, discuter avec un homme, siéger lors de la fixation de la dot, participer au culte ancestral ; 13,2% disent que les femmes n’avaient pas l’autorisation d’aller à l’école, et que même celles qui y allaient n’étaient pas destinées à étudier beaucoup ; 11,7% d’enquêtés soutiennent qu’il n’était pas permis à une femme de manger le poulet, des œufs, la viande de chèvre, et même les sauterelles. Selon 6,7%, les femmes ne pouvaient pas être embauchées pour un travail salarié ; 4,1% soulignent qu’une femme ne pouvait pas manger avec son beau-père ou regarder un homme en face. Répartition des répondants en fonction de la cause des comportements anciennement interdits et actuellement adoptés Les interdits sociaux pesant sur les femmes dans la société traditionnelle se justifieraient à 31,4%, selon les répondants, par la discrimination sociale elle-même due à la réification de la femme, sa sous-estimation par la société et par elle-même, suite à l’égoïsme masculin qui pousse même à une certaine mégalomanie masculine. C’est probablement ce qui entrainait en effet des interdits d’ordre alimentaire qui, en réalité ne concernaient que des mets les plus préférables dont les hommes se réservaient le monopole de consommation. Par ailleurs, 23,7% d’enquêtés estiment que la raison des interdits était la tradition, la volonté de faire valoir la coutume, surtout que la femme dépend de son mari. C’est vraisemblablement pour cela que le travail rémunéré posait et pose même encore problème dans bien des cas. En plus de cela, 11,9% disent que la raison en était l’ignorance, l’analphabétisme, le fait que les femmes ne connaissent pas leurs droits et capacités, et le fait que les femmes se laisseraient manipuler. Eviter que la femme n’égale l’homme ou ne puisse dominer sur lui, cela est soulevé par 8,6% de répondants, alors que 6,2% soutiennent qu’il s’agissait d’éviter l’infidélité, le divorce et la rivalité au foyer, viser l’unité de la famille. Dans tous les cas, un certain amour-propre des hommes se fait transparaître dans ces justifications des interdits, avec leurs avantages et inconvénients certes. A bien considérer, la plupart des points de vue émis traduisent le désir de voir émerger les femmes au sein de la société (désir de changement, volonté d’aider les femmes à découvrir leurs potentialités, séminaires, fin à la discrimination, confirmation des compétences féminines, encouragement, égalité). Les points de vue défavorables sont notamment que l’interdiction de certains mets valait la peine, la soi-disant prévention du viol, la sous-estimation de la femme par elle-même, la soumission absolue à l’homme, l’option aveugle pour la modernité, la prétendue capacité masculine exclusive à gouverner. Cependant, comme il y a loin de la coupe aux lèvres, les bonnes intentions exprimées par les répondants à l’égard des conditions des femmes de la société ne suffisent pas pour dire qu’ils sont vraiment favorables à l’éclosion d’un leadership féminin. Un travail de fond reste encore à entreprendre de façon permanente à tous les niveaux pour faire de ce leadership une culture et non une simple utopie. En plus des entrevues individuelles organisées, des discussions focalisées faites au niveau des quartiers visités, des propos similaires aux points de vue individuels ont été émis par les participantes. De façon synthétique, tout en constatant qu’à 98%, personne, pas même les femmes, n’avait voté pour une femme candidate au cours des élections de 2011, les avis ci-après ont été relevés. Encadré 1 : Résultat synthétique des discussions focalisées Nous n’avons pas voté pour des femmes, ont avoué bien des intervenants parmi lesquels se trouvaient aussi bien des hommes que des femmes, pour les raisons suivantes : Les femmes n’avaient pas assez d’argent pour la compagne. En plus cela, elles ne doivent pas être au dessus des hommes ; elles étaient moins connues de nous en tant qu’électeurs ; elles n’étaient pas convaincantes. Ces propos ont été soutenus par la majorité des participants aux discussions. Il a par ailleurs été souligné que les femmes qui accèdent aux postes de décision ou celles qui ont pu gagner les élections ont peut-être été soutenues par un haut cadre homme qui leur était familier, de la même colline, de la même tribu ou tout simplement leur concubin ! Certains participants ont ajouté que ce sont souvent ces facteurs qui sont à la base de l’échec des femmes qui osent embrasser la carrière politique. Pour ce qui est des causes ayant poussé les participants à ne pas voter femme, les réponses suivantes ont été émises : Les femmes sont souvent orgueilleuses ; lorsqu’elles ont un peu de moyen, elles ne considèrent plus les anciens(es) collègues ; certaines femmes négligent leurs maris lorsqu’elles occupent un poste supérieur par rapport à eux ; contrairement aux hommes dont l’enrichissement élargit le champ des profiteurs (tenanciers de débits de boisson, concubines…), l’enrichissement des femmes ne profite qu’à leurs propres familles. Ce qui fait que voter pour elles, c’est mettre un frein à la circulation de la monnaie. Ce dernier avis a été émis principalement par les femmes elles-mêmes, puis soutenu par les hommes pour explicitation en rapport avec ce qu’ils en savent. Au sujet de ce qui doit être fait pour mettre fin à cet état de choses, les points de vue se résument en ce qui suit : Pour que les femmes soient élues lors des prochaines élections, elles doivent commencer par se faire connaitre progressivement dans le sens positif, c'est-à-dire, mener des actions qui puissent être profitables à la communauté dans laquelle elles vivent. En plus de cela, qu’elles adoptent désormais des comportements tels que : la sagesse, la discrétion, l’amour du prochain (surtout la collaboration avec leurs congénères), l’humilité et l’esprit d’écoute. Ces propos recueillis au sujet de la non élection des femmes ne sont pas différents de ce que les enquêtrices elles-mêmes avaient soutenus au cours du séminaire de formation. Bien qu’étudiantes conscientes de l’oppression dont les femmes sont victimes, sur 52 participantes, presque toutes (soit 77%, on dirait 8 filles sur 10) n’avaient voté que pour des hommes au cours des élections de 2011 ! Ce qui fait que la lutte soit à mener à tous les fronts pour mettre fin aux survivances culturelles réductrices. Conclusion Pour clore, il sied de rappeler que cette recherche avait été motivée par un certain nombre de questions dont la principale consistait à savoir pourquoi il y a résistance à l’intégration des femmes dans la sphère de prise de décision, malgré tous les instruments juridiques nationaux et internationaux. Pour parler comme Hélène Lee-Gosselin et Hao Ann , il s’agissait de comprendre la situation, afin de mettre en évidence les facteurs d’échec et de réussite et indiquer des pistes de solutions d’un leadership féminin effectif. Au regard des résultats, il s’est avéré qu’un bon nombre de répondants, soit 69,4% estiment qu’il est nécessaire qu’une femme soit leader au sein de la communauté. Les femmes sont plus nombreuses à être favorables au leadership féminin (38,3% contre 31% chez les hommes). Cependant, il s’est avéré que ce n’est pas le fait d’être homme ou femme qui influence son point de vue favorable à ce qu’une femme soit leader au sein de la ville de Goma. Les raisons de cet avis sont, pour tout dire, autres que le sexe. Il est fort probable que les survivances culturelles ainsi que les religions tant chrétiennes, musulmanes que traditionnelles y soient pour beaucoup. La femme leader au sein de la ville de Goma devra, selon les habitants, être compétente, intègre, visionnaire, éloquente, autoritaire, décisive, digne et décomplexée, intelligente, humble, confiante en elle-même et compréhensive, mariée mais aussi d’une bonne moralité, faisant preuve de bonnes manières, sage, exemplaire et soumise à son mari, accueillante, hospitalière, sociable, loyale, objective et respectueuse. Soulignons qu’il a été constaté que l’avis des habitants de la ville de Goma sur la nécessité du leadership féminin est considérablement influencé par le niveau d’étude ; cela dépend aussi de la profession exercée. Bien plus, la non élection des femmes aux postes de décision, en dépit de leur importance numérique se justifierait, selon 28,1% d’enquêtés, par le fait que ces dernières sont conscientes de leur faiblesse ; 24,1% estiment quant à eux, que c’est pour d’autres raisons, notamment : que les femmes ne s’aiment pas, qu’elles sont jalouses les unes les autres, que contrairement aux hommes, leurs richesses ne profitent qu’à elles-mêmes et leurs familles… A ce point de vue, les raisons avancées pour justifier la non élection des femmes aux postes de décision sont fonction du sexe. La cause fondamentale qui entrave le leadership féminin est, d’après 45,3% de répondants, le fait que les femmes ne sont pas sûres d’elles-mêmes ; 15,1% pensent pour leur part, que c’est l’incompétence qui serait l’obstacle majeur. Le point de vue des hommes n’est pas le même que celui des femmes quant à ce qui entrave réellement l’exercice du leadership féminin au sein de la ville de Goma. Somme toute, la résistance à l’intégration des femmes dans la sphère de prise de décisions en dépit de l’importance numérique et des instruments juridiques est due à la conception traditionnelle de la femme appelée à ne faire que le ménage. Cela s’est remarqué dans le chef aussi bien des hommes que des femmes elles-mêmes. Pour y remédier, l’éducation à l’égalité non simplement anthropologique mais surtout mentale et pratique à tous les niveaux (familles, écoles, universités, églises, groupes de jeunes, associations…) des hommes et femmes en même temps est nécessaire. Cela implique que les responsables de ces structures soient impliqués en amont et en aval, pour un changement progressif efficace et efficient. Il est en effet, à tous ces niveaux d’organisations, un leitmotiv réducteur qu’il convient d’éliminer à l’égard des femmes qu’on présente toujours comme étant « faibles », « devant se taire »… comme si la faiblesse leur était congénitale, et la force, congénitale aux êtres masculins ! Le portrait d’une femme leader pour changer la donne en RDC n’est, au regard des résultats de cette étude, rien d’autre que les qualités évoquées par les répondants : L’accueil, l’écoute, l’intelligence, la compétence, la détermination, le fait d’être décomplexée et de viser le bien communautaire… Bibliographie sélective Annie Bukaraba, « Enquête : La femme et les élections au Sud-Kivu », in POLE INSTITUTE, Regards croisés : Bustani ya mabadiliko. Un jardin des changements à l’Est de la RDC, n° 20 (Septembre 2007), pp.44-48. Boutheina GRIBAA et al., Projet « Renforcement du leadership féminin et de la participation des femmes à la vie politique et au processus de prise de décision en Algérie, au Maroc et en Tunisie » : Etat de la situation, Institut International de Recherche et de Formation des Nations Unies pour la Promotion de la Femme (UN-INSTRAW), 2009. John KOTTER, « Qu’est-ce que le leadership ? » in Havard Business Review : Le leadership, Nouveaux horizons, 1999. KÄ MANA, Réimaginer l’éducation de la jeunesse africaine: Idées directrices et orientations fondamentales, Pole Institute et AIS éditions, Yaoundé-Goma, 2013. Mahnaz AFKHAMI et al., Montrer le chemin : Guide d’entrainement des femmes au leadership, Traduit de l’anglais par l’Association Démocratique des Femmes du Maroc, Women’s Learning Partnership for Rights, Development, and Peace (WLP), 2001. MAIRIE DE GOMA, Rapport annuel 2012. MINISTERE DU PLAN DE LA RDC et Macro International, Enquête Démographique et de Santé 2007, Kinshasa, août 2008 ; UNICEF, Enquête nationale sur la situation des enfants et des femmes MICS2 2001. Rapport d’analyse, Vol.2, Kinshasa, juillet 2002. RDC, Constitution de la République Démocratique du Congo, in Journal Officiel, 47ème année, Numéro spécial, 18 février 2006. Sara BERBEL SANCHEZ, Atelier: Leadership dans l’approche féministe, s.d. TSHIMPANGA BAKADIANJILA, Cours de statistique inférentielle, Faculté de Sciences économiques et de gestion, inédit, ULPGL, 2006-2007.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :